mercredi 15 avril 2009

Mon grand père, ce héros.


Faudra qu'tu m'apprennes à en rire maintenant qu'tu es parti là-haut... Il n'y a sûrement rien de plus beau et j'sais qu'plus rien n'te fait souffrir mais faut qu'tu m'apprennes à en rire. Moi, j'regarde le ciel de la terre et y a toujours ce goût amer. Tant de choses encore à te dire... J'espère qu't'as eu un bon accueil, qu'c'était pas trop dur l'ascension, qu'le voyage n'était pas trop long ; toi qui chérissais toi fauteuil. J'espère aussi qu'on y mange bien, ou j'm'attends à t'revoir dans l'coin. Tu les aurais traités de cons et commencé ta résurrection. Mais si tu décides d'y rester, à un d'ces quatre, Timothée, profite de cette éternité, t'as des retrouvailles à fêter. Allez, aide-moi à en rire. Ça doit être beau dans les nuages, les blancs, les vrais, sans grise mine. Ici, avec tout c'qu'on dégage, ceux qui restent sortent des usines. Dis, si tu peux m'en envoyer un, que je protèg'rai dans un coin, j'irai l'voir que pour respirer, j'f'rai tout pour pas l'contaminer. Mais faut qu'tu m'apprennes à en rire. (...) J'sais qu'elle est intime, mon histoire, qu'la pudeur s'rait d'mettre au placard tout c'qu'on a pleuré dans sa chambre. Mais moi, j'veux l'chanter pour qu'tu m'entendes, pour que tu m'apprennes à en rire. Parce que maint'nant j'ai peur d'vieillir, d'être bien seule ce jour-là. Moi, j'veux la même mort que toi, que l'on soit aussi fier de moi, que l'on soit aussi fier de moi que je peux l'être de toi.

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