vendredi 27 mai 2011

"A quand le pardon ?"

pourrait être la pensée du jour...

lundi 16 mai 2011

Ainsi va la vie.

Et relire des vieux mails datant d'il y a trois ans n'est sûrement pas la bonne solution, mais je n'arrive pas à m'y faire. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que l'on peut connaître si bien des gens et finir par n'être plus rien les uns pour les autres. Et l'autre jour, J. m'écoutait parler de ce lointain passé, une bière à la main. Il ne savait pas trop quoi dire, face à l'indicible.
Il faut que je me détache de ce passé, de ces gens que j'ai tant aimé et si bien connus. C'est fou, comme aujourd'hui encore, je serais capable de réciter leur vie. Certains connaissent des poèmes, moi je connais leurs chansons préférées, le prénom de leurs frères et soeurs, le travail de leur parents et même parfois leur âge, le nom de leur meilleur ami de lycée, leurs déceptions et leurs aspirations, l'heure à laquelle ils se lèvent le dimanche, la couleur des murs de leur chambre et toutes ces choses, si insignifiantes que je me suis appliquée à apprendre, fut un temps. Je les connais si bien, et pourtant je ne leur adresse même plus la parole aujourd'hui. Et les choses n'iront sans doute pas en s'arrangeant. Alors J. a dit "il faut que tu t'y fasses, c'est peut-être même mieux pour toi", alors je m'y ferai tant bien que mal. Pourtant je sais qu'il comprend à quel point ça peut faire mal, ce genre de choses. Peut-être que l'on devrait simplement se tenir à carreau, ne jamais mettre les doigts dans l'engrenage car ensuite, c'est la mécanique du coeur qui s'enclenche, et l'on ne sait plus vraiment comment l'arrêter. Je voudrais pouvoir oublier tous ces gens, toutes ces promesses, et oublier papa en même temps, oublier le papa que j'ai tant cherché et que je n'ai jamais trouvé. Je voudrais pouvoir oublier que l'on s'est aimés, un jour. Ce fut finalement si bref. Tellement bref face à nos promesses d'éternité.

Amertume.

Le jour où j'aurai réussi à lui pardonner, je crois que tout ira déjà beaucoup mieux.
Le jour où j'aurai réussi à les oublier, où je saurai les rayer de ma vie comme ils m'ont rayé de la leur, l'un après l'autre, tout ira beaucoup mieux. En attendant, je fais avec, ou plutôt, sans. Et ça fait plutôt mal.

samedi 30 avril 2011

Assignée à résidence.

Je ne suis pas sûre de tenir encore longtemps assise sur cette chaise. Rien ne semble rentrer dans ma petite tête, pourtant, ce n'est pas faute d'y mettre de la bonne volonté. A l'aide.

samedi 23 avril 2011

Réflexions existentielles (bis)

Parfois je me sens comme ignorée en puissance.

mardi 5 avril 2011

Mensonge après mensonge.

Puisque l'on ne sait faire que cela, mentir.
Et tout en continuant à courir éperdument après la vérité, le verbe, la croyance, tu mens encore.

mardi 22 mars 2011

Courage, fuyons.

Un nouveau printemps pour toi et moi, sans même que l'on s'en rende compte. Et la fatigue, la terrible fatigue. Mes heures de sommeil finissent par se compter sur les doigts d'une main.

vendredi 4 mars 2011

Lettre au père.

T’écrire, te dire, au moins une fois, combien tu m’as manqué pendant toutes ces années. Oui, souvent, tu m’as manqué et tu me manques encore. Dans les allées du Père Lachaise, sur les quais de Seine et sur ceux de gare ; tous les jours de rentrée, chaque soir avant de m’endormir, tu m’as manqué. Et ça, tu ne le sais pas, tu ne le devines même pas. Tu me connais trop peu pour le savoir.
Et ce 21 mars 2008, c’était, je croyais un peu comme mon premier printemps. C’est étonnant, de rencontrer son père le jour du printemps. Et je pensais « enfin, je connais mon père ». Je me trompais. Je ne te connais pas. Encore aujourd’hui, après presque trois ans, je ne te connais pas. Je ne savais même pas que tu étais né un 25 février, et tu n’imagines pas, à quel point cela m’a renvoyée au vide de notre relation. Je ne connaissais même pas l’anniversaire de mon père. Oui, tout ça est le reflet du reste. Je ne connais pas tes amis, le prénom de ta mère et ceux de tes sœurs, ni ta marque de yaourts préférés. C’est idiot bien sûr ; mais l’on n’imagine pas à quel point les yaourts peuvent avoir leur importance. On n’imagine pas les océans de tristesse et les larmes versées, rien que pour des pauvres petits yaourts. Ce sont ces détails tellement insignifiants qui me renvoient parfois au vide de notre relation, qui me donnent le vertige.
Tu ne me connais pas non plus. Il faut dire les choses comme elles sont. On ne se connait pas.
Je pensais que ça finirait par venir ; ce 21 mars, j’étais encore persuadée que ça viendrait. Je me souviens de tout, tu sais. De cette nuit orangée, la veille, de la neige, du film duquel tu n’avais pas vu la fin, de l’endroit exact où tu t’es assis, du mur dans mon dos, du fromage blanc au coulis de fruits rouges, de la première fois que je t’ai vu, avec ta veste rouge. Je me souviens de tout, j’ai toujours tout gardé. Oui, ce jour-là, je pensais réellement que nous allions finir par nous connaître. Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est le temps – ou autre chose – mais je n’en suis plus aussi sûre. J’ai compris que les choses ne venaient pas d’elles-mêmes, et qu’on ne pouvait pas non plus toujours aller contre. J’ai compris que je n’étais pas vraiment ta fille, pas tout à fait une inconnue non plus. Mais il y a toujours ce rôle de fille cachée qui me colle à la peau. Car au fond, c’est ce que je reste. Même si c’est (toujours aussi) difficile à accepter. Cette sensation de n’exister qu’à demi, d’être encore maintenant, rejetée au second plan. Au fond, c’est comme cette dédicace dans le livre de Philippe Delerm, écrite au crayon à papier, pour que l’on puisse mieux m’effacer, quand il le faut. Ne surtout pas déranger, car « quand tu aimes, il faut partir ». C’est toujours aussi difficile, quoi que j’en dise parfois, d’être l’amie de la famille, d’être l’absente. Aux repas de famille, sur les photos, et peut-être même pire, dans ton cœur.
Il y a toutes ces choses qu’on a jamais fait et qu’on ne fera peut-être jamais, je me suis résignée, à force, ou du moins , j’ai essayé. J’ai compris que ces choses-là n’étaient pas pour moi, qu’elles étaient réservées à d'autres. Il y a toutes ces choses comme fêter Noël ou partir en vacances. Il y a tout ce vide, quand j’y pense.